Que ce monde est étrange... Diantre!
Ce matin, je n'étais pas très réveillée. Encore à moitié embarquée dans le doux monde des songes, j'oubliai d'endosser ma cuirasse, préalable indispensable à tout périple dans le métro. C'est ainsi qu'au rythme de mes déplacements, mon esprit s'est engourdi dans la folle cadence des panneaux publicitaires et lorsque j'arrivai enfin au bout du tunnel, je me sentais exsangue : amoindrie de m'entendre répéter les "occasions à ne rater sous aucun prétexte" des innombrables soldes généreusement dispensées à mon porte-monnaie, spectrale à force d'égarer à chaque détour de couloir les "cm en trop" imposés par les journaux féminins, perdue d'avoir à subir en rafale les tentatives de substitution d'un bonheur impersonnel et tout "sourire, plus blanc que blanc".
Heureusement qu'au sortir de ce voyage sous terre, mon ombre dansait gracieusement sur les pavés dans la douceur des rayons du soleil matinal.
Le spectacle était de toute beauté. Le sourire me revint au visage et se répercutant sur tous les murs alentours, me fut rendu à l'infini par chaque visage que je croisai.
j'avais retrouvé la grâce...